Il m'arrive d'y aller mollo...(mais pas aujourd'hui!)
Je ne peux pas ne pas parler du 8 mars. J’ai bien essayé, je me suis dit que mes chers lecteurs (les deux) auraient déjà tout lu là-dessus, cette semaine, mais y’a rien à faire.
Je suis féministe.
Et je vais vous dire pourquoi :
Parce que l’avortement vient d’être interdit au Dakota du Sud. Peut-être y a-t-il trop d'avortements au Québec (et si on parlait des raisons?) On s'entendra tous pour dire que ce ne doit pas devenir un moyen de contraception sous prétexte que c'est accessible. Mais le droit de choisir doit être inaliénable! Forcer une femme à avoir un enfant dont elle ne veut pas est un bien pire crime.
Parce que si je venais du Bangladesh, on m’aurait fait taire en me lançant de l’acide au visage. Milia Abrar, 21 ans, est morte de cette façon dans le parc Angrignon, en 1998. Personne n'a rien vu, rien entendu. Un crime d'honneur, qu'ils disent...
Parce que mon amie Nawal ne peut pas aller se recueillir sur la tombe de son père, en Algérie. Elle est certaine de se faire Zara Kazémiser si elle revient au pays à cause des articles qu’elle a écrit contre l’instauration de la Charia en Ontario.
Parce que mon amie Julie s’est fait violer par deux gars dans un party alors qu’elle était encore vierge. Elle n’a jamais porté plainte, puisqu’elle avait bu et qu’elle ne se souvient plus de leurs visages. Elle se souvient par contre de la douleur : elle s’en souvient chaque fois qu’elle fait l’amour.
Parce qu’Ingrid Bétancourt est toujours retenue en Colombie. Parce que l’excision est encore largement répandue. Parce qu’une fille de ma classe est arrivée avec un œil au beurre noir. Parce que mon petit neveu est gai et qu’il songe au suicide. Parce que malgré toutes les promesses qu’on m’a faites, je ne pourrai pas tout avoir : la carrière et la grosse famille. Je devrai choisir entre les deux.
Je suis féministe parce que je le peux.
Je suis féministe parce que je le dois.
Et vous le devez aussi, mesdames, messieurs, parce que sinon, on ne va jamais y arriver…
2 Commentaires:
Et dire que malgré tous ces arguments, il existe des tarrés pour prétendre que le féminisme est allé trop loin... Et les femmes ne gagnent encore que 71% le salaire des hommes, au Québec!
10/3/06 09:34
Je suis triste de lire ça en 2006. Ça me donne la nausée cette réalité. Et j'ai de plus en plus l'impression (ou est-ce à cause de l'excès journalistique) que la cause féministe perd du terrain d'année après année. Un peu comme la mer ronge les continents. Je ne peu que constater que l'an 2000 marque la stagnation du mouvement féministe des dernières décénnies; insouciance des nouvelles générations par manque d'éducation et de réalisme. Que le gouvernement du Québec refuse l'équité salariale fondamentale à ses travailleuses est un exemple flagrant de discrimination moderne mais persistante de notre aire. Ici, pas ailleur; Chez nous, dans nos école, dans nos établisement de santé, dans nos services d'états, à notre service. Que ce même gouvernement a à son conseil du trésor une femme [peut-être par bonne consience, essayant de faire accepter l'inacceptable à un groupe de femme, par une femme...!] urlant sur toute les tribunes que nous n'avons pas les moyens de payer justement nos femmes. C'est un grave préjudice que nous créons à notre propre société. C'est une honte que nos bien penseurs de ce monde ne sortent pas dans les rue, réclamant à nos leaders politiques d'hausser les taxes, les impôts ou ce qui sera nécessaire pour accorder ce droit légitime.
Je m'égare. Mais la route de l'égalité est périlleuse. Je garde espoir parce que je connais des gens biens qui croient et agissent. Mais dans mon confort immédiat, je vois au loin l'horizon grisâtre et mouvementé. C'est ce qui me trouble.
Le 8 mars est essentiel, le féminisme est vital. Pour la femme mais aussi pour l'homme. Il n'y a aucune vie aussi satisfaisante que celle de croire et ressentir que tout le monde est égale. Mais c'est une lutte personnel et quotidienne parce qu'il est trop facile de sombré dans la discrimination gratuite. C'est par manque d'ouverture et d'ampathie que le monde va mal. Il en a toujours été ainsi. Tentons de croire au contraire.
Nicolas
11/3/06 22:57
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