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vendredi

Sniffeurs de Ritalin

Je vous assène une vérité toute crue, en ce vendredi matin : les enfants sont mieux à la maison avec maman qu’à la garderie.

Wow. Vraiment? Je ne l’aurais jamais cru!

Vous vous doutez que je parle du duo de pédagogues de l’heure : l’hyperactif Dr Chicoine et sa sidekick, la journaliste pseudo-féministe et pseudo-monoparentale Nathalie Collard, auteurs du livre « Le bébé et l’eau du bain ».

Mettons tout de suite quelque chose au clair : je ne suis pas maman, et si dieu le veut, je ne le serai pas de sitôt. La pédagogie est un sujet qui m’allume autant que les aventures des lofteurs ou les déboires de Véronique Cloutier, c'est-à-dire pas du tout. Mais là où vous captez mon attention, c’est quand j’entends culpabiliser les mères parce qu’elles laissent leurs enfants à la garderie. Là, je réagis.

Je pense, comme l’énergique Dr Chicoine, que dans un monde idéal, les enfants resteraient à la maison, au moins jusqu’à l’âge de la maternelle. Dans un monde idéal. Un monde où un salaire serait plus que suffisant pour faire vivre une famille; un monde où tout les parents seraient attentionnés et aimants; un monde où l’égalité entre les hommes et les femmes serait atteinte et où le monde du travail permettrait une alternance entre les congés parentaux : six mois pour maman, six mois pour papa. Un monde où il y aurait du soutien pour les familles monoparentales. Un monde, bref, où les petits oiseaux font cui cui et où le ciel est toujours bleu (ou la Suède).

Dans la vraie vie, malheureusement, les parents n’ont pas beaucoup le choix. Et il est quelquefois heureux qu’il en soit ainsi : une amie éducatrice en garderie me disait que le poupon qu’elle cajolait était mieux dans ses bras qu’à la maison, où la petite n’était changée de couche qu’une fois par semaine. Je vous laisse imaginer l’horreur.

Je crois qu’un bon système de garderies, public et accessible, « fera la job ». J’ai du mal à croire que nous serons tous des adultes perturbés sous prétexte que nous avons grandi en petits groupes, bien supervisés, pendant que papa et maman gagnaient de quoi nous envoyer à l’université. Ça prend un village pour élever un enfant, disent les sages.

Quant à la supposée monoparentalité de l’auteure, censée donner de la crédibilité à l’ouvrage, allez voir ce que son ex et père de ses enfants, Richard Martineau, en dit! Je suis rarement sensible au discours exagéré des pères lésés dans leurs droits, mais dans ce cas-ci… (« Disparu », blogue de Martineau, www.voir.ca)

C’est surtout insultant pour les vraies mères monoparentales qui n’ont pas le salaire d’une journaliste de la Presse. Qui n’ont pas de soutien, pas de pension alimentaire, peu de possibilité d’emploi, et c’est en leur nom que je vous dis, Madame Collard, d’aller vous faire foutre.

Et amenez votre chihuahua enragé avec vous. Ses jappements sont énervants, à la longue…