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vendredi

Le jour où j’ai déchiré ma carte

Voilà, je l’ai fait. J’ai déchiré ma carte du PQ. J’y pensais depuis longtemps, mais étrangement, je n’étais pas encore passée à l’acte.

Le premier accroc dans le petit bout de papier s'est produit, forcément, le soir du 15 novembre 2005. J’avais été déçue par la course à la chefferie, qui devait être un brassage d’idées et qui n’a été, finalement, qu’un concours de popularité aux enjeux affligeants. J’ai été encore plus déçue du résultat : cet insignifiant dandy ne me disait rien qui vaille.

M. Crest est tombé au plus bas dans mon estime à cause d’un moment de télé, un moment de vérité, qui n’a pas fait de vague, à mon grand étonnement. À l’émission Larocque Auger, le 16 octobre, on recevait les deux favoris de la course, à qui on a posé la question suivante : « si vous n’étiez pas dans la course, pour qui voteriez-vous? »

La réponse d’André Boisclair : « si je n’étais pas dans la course, je serais à Toronto et je n’aurais pas le droit de vote! »

Ça m’a sciée. Un homme qui se fout de son parti à ce point, qui n’est là QUE pour être chef et qui ne s’en cache même pas, un homme qui se fait passer pour un « jeune cool » et qui en fait n’est qu’un recyclage de vieilles idées de droite…

Pourtant, même le 15 novembre, je n’ai pas déchiré ma carte. Je me suis dit que c’était ça, la démocratie, qu’un choix avait été fait, et que si ce n’était pas le mien, je devais cependant me rallier.

La déchirure sur la carte s’est agrandie le jour où Pauline Marois a annoncé sa démission. La réaction du chef du PQ, qui n’étais même pas à l’Assemblée Nationale pour son dernier discours et qui avait du mal à cacher sa joie, m’a dégoûtée. Comme quoi ce n’est pas le complet Dubuc qui fait qu’on a de la classe…

Mais finalement, le coup de grâce, ça été lorsqu’il a annoncé la candidature de Marie Malavoy dans Taillon. Saviez-vous que sur le terrain, une jeune femme était en train de s’organiser pour se présenter à cette investiture? Je ne connais pas Dominique Ollivier, mais le fait est qu’elle voulait exercer son droit démocratique de se présenter à l’investiture et que le chef lui a coupé l’herbe sous le pied, en appuyant publiquement une candidate de la première heure, lui qui nous a pourtant promis « de nouveaux visages ». C’était la 2e fois que le PQ faisait le coup à Madame Ollivier, l’ayant déjà « tassée » dans Gouin au départ de Boisclair lui-même et au profit de son insipide attaché politique, Nicolas Girard.

Quand c’est le chef qui décide qui portera les couleurs du parti au lieu des militants d’un comté, moi, je décroche. C’est anti-démocratique. C’est dégueulasse.

J’ai mis ma carte déchirée à la poste, adressée à Monsieur Boisclair, et je lui ai souhaité "longue vie dans l'OPPOSITION!"