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vendredi

Conjuguer inefficace et chiant

Y a t’il un tata / une tataise parmi vous qui n’est pas encore convaincu de la totale inefficacité du réseau Desjardins? Jusqu’à cette semaine, en tout cas, il y avait moi. Désireuse de contribuer à cette belle idée coopérative québécoise, endoctrinée par la BD sur la vie d’Alphonse Desjardins lue au primaire, j’ai résisté longtemps à l’appel du bon sens. Jusqu’à ce que cette bureaucratie inadéquate me montre son vrai visage.

Lundi midi, je vais à l’épicerie acheter quelques victuailles. Étrangement, ma carte de débit, l’objet que j’utilise le plus souvent dans une journée, ne fonctionne pas. Étrange, me dis-je. La charmante caissière suggère qu’elle ait été démagnétisée. Voilà qui est fâcheux, puisque ma caisse est à Montréal et que je suis, moi, à Ottawa. Bon. Cela prendra quelques jours, mais il ne devrait pas y avoir de problème, right?

Wrong.

De retour au boulot, je tente de consulter mes dernières transactions. A ma grande surprise, pas d’accès à mon compte sur internet. Mon numéro est inexistant. J’essaie au téléphone : non plus. WTF? J’appelle à ma caisse montréalaise, on me passe, la voix stressée, une dame qui m’annonce qu’il y a eu fraude sur ma carte.

Quoi?

Ben oui toi. J’ai utilisé ma carte dans un endroit « qu’ils soupçonnent de servir pour la copie des cartes » (endroit, en passant, qui doit rester secret, question que je continue de le fréquenter et que je me fasse frauder à répitition) et du coup, ils ont annulé ma carte de guichet tout de go.

On a essayé de vous prévenir, me dit-on, mais ils n’ont pas mon numéro à la maison!

C’est sûr. Je vis au même endroit depuis plus d’un an, ils ont le numéro au travail ainsi que mon adresse personnelle, mais je leur ai refusé cette information cruciale, puisqu’après tout, c’est dans mon intérêt de me cacher de ma caisse…

Toujours est-il qu’on a pigé dans mon compte. Combien? On ne peut pas le dire. Il va falloir que je consulte les transactions et que je fasse une déclaration officielle que celle-ci ou celle-là n’est pas de moi. Et puis qu’on m’envoie une nouvelle carte de guichet, bien sûr. On envoie ça tout de suite à la caisse la plus près, celle sur la rue Rideau.

Ok, ok.

Mercredi, n’ayant pas de nouvelles, j’appelle à cette caisse. On me confirme qu’on a toujours rien reçu. Comme je m’inquiète, la dame écoute mon histoire et affirme que ce sera arrivé demain, sans faute. Parce que 4 jours ouvrables pour franchir la distance Montréal- Ottawa, il me semble que c’est généreux…

Jeudi, je me présente, certaine de mon coup. Oups : pas de carte! Je retourne au bureau ravie, vous vous en doutez…

A mon bureau, un message du monsieur de la caisse qui a ma carte en main! Furieuse, je le rappelle : il se trouve que le monsieur qui a ma carte est dans une autre caisse, celle de la rue Albert. En plus, ce monsieur termine sa journée tôt, je devrai attendre au lendemain pour le rencontrer (parce qu’étonnamment, je n’ai pas que ça à faire, non plus).

- Je pourrais consulter mes dernières transactions? demande-je, pleine d’espoir.
- De quossé? J’ai juste une carte, là, moi…

La joie. J’appelle à Montréal, toujours d’une humeur charmante. La dame de MA caisse se confond en excuse : les papiers ne se sont pas rendus au bon endroit. Elle m’explique que je n’ai qu’un papier à signer, ils savent que le retrait n’est pas de moi. Je serai remboursée sans problème (mais quand?). J’ai enfin quelques réponses à mes questions : quand la fraude a eu lieu, combien, cela a-t-il fait rebondir mon chèque de loyer, etc.

Vendredi matin, dès l’aube (8h30), je poireaute devant la caisse. Le gentil monsieur vient m’ouvrir, je signe, je lui rends la précédente carte, il me donne la nouvelle. On tente de mettre un NIP dessus : échec. Quand le caissier réalise enfin que c’est une carte « québécoise », il m’explique : on ne peut pas nipper les cartes québécoises en Ontario.

C’est le même réseau, mais bon…

Je retraverse donc le pont pour retourner en sol québécois, désireuse d’en finir au PC avec cette histoire. Surprise! Si les ontariens zélés sont au travail dès 8h30, les caissiers québécois, eux, ne commencent leur journée qu’à 10h!!!!

Une semaine plus tard, moins 300$, et toujours pas de carte de guichet.

Ai-je besoin de préciser la vitesse à laquelle je vais transférer mon petit pécule chez le concurrent?